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Les aiguilles de cèdres flottent dans les airs et dégagent cette senteur délicieuse, boisée et fraîche. Mais personne pour en profiter. Les rues de Beyrouth sont désertes. Un contraste étonnant également pour Matt qui a atterri il y a deux semaines maintenant. A son départ, à des milliers de kilomètres de là, la population entière était dans la rue pour voir la France être défaite par l'Italie en coupe du monde de football. Et le voilà maintenant, seul, dans le dangereux chaudron libanais.

Depuis quelques jours, les affrontements ont redoublé en intensité et en nombre. Seules les sorties nécessaires et vitales poussent les beyrouthins hors de leur appartement. Les concerts de klaxons animant habituellement le quartier ont laissé place à un silence écrasant. La situation avec le voisin israélien a dégénéré la veille, asphyxiant totalement toute parcelle de vie.

Dans ce contexte instable, Matt profite d'un café matinal dans un troquet du quartier de l'Etoile. Les yeux rivés sur l'immeuble d'en face, il analyse chaque mouvement, chaque passant, afin de s'assurer des meilleures chances de succès de l'attaque de demain. Sa cible, un petit groupe de terroristes qui exploite l'instabilité régionale pour se cacher et organiserait plusieurs attentats chimiques. Il prend la température une dernière fois. L'attaque aura lieu au petit matin.

A demain pour la suite,

Sébastien

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