Cela paraît peut-être logique pour certains, mais beaucoup de mots que nous utilisons aujourd’hui datent de milliers d’années.
Ils ont tous évolué mais pas tous à la même vitesse.
Le Professeur Mark Pagel de l’université de Reading en Grande-Bretagne a publié le 13 Mai 2013 dans la revue américaine PNAS (pour Proceedings of the National Academy of Sciences) ses travaux sur la conservation des mots au cours du temps.
Son étude a démontré que les mots les plus utilisés dans la vie quotidienne étaient les mieux conservés dans le temps. Pour cela, il a identifié des superfamilles qui réunissent de grands langages du monde.
En considérant l’érosion phonétique, il a ainsi pu créer une sorte d’arbre des mots pour en conclure que les mots ont 50% de chance d’être remplacés par un autre tous les 2000-4000 ans.
Mais tous les termes ne sont pas logés à la même enseigne puisque le Professeur Pagel a démontré que les mots tels que les nombres, pronoms, certains adverbes évoluent bien moins rapidement (10 000-20 000 ans) comme par exemple « je », « tu », « ici », « comment », « deux »…
Cette étude a été menée sur le langage indo-européen mais également sur des langages moins répandus tels que le sino-tibétain, basque, créole. Malgré les grandes divergences de ces langages, la conclusion est identique : les mots les plus utilisés sont moins vite remplacés.
Au moyen d’un outil incroyable (LWED pour the Languages of the World Etymological Database) qui rassemble tous les mots et leur signification et origines, le chercheur a reconstitué un arbre de dépendance des mots en étudiant par exemple les correspondances de sonorités.
Espérons que les successeurs du Professeur Pagel ne retrouvons pas trace des « lol » ou « bolosse » dans les centenaires à venir.
Retrouvez le détail, en anglais J sur http://www.pnas.org/content/early/2013/05/01/1218726110.full.pdf+html.
Ou un excellent résumé en français sur http://www.journaldelascience.fr/homme/articles/utilisons-nous-mots-issus-lage-pierre-3047